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Papier carbone
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Papier carbone
20 février 2012

Pêche à la ligne

Ca sentait le sucre ébouriffé
Qui poisse aux joues s’évanouit sous la langue
Le pompon sauteur
Qu’on croit tenir et qui s’éclipse
Les canetons à babioles
Qui s’escamotent sous l’hameçon malhabile
A moins que ça n’ait été
Les canetons sauteurs ? 
Paul et Léo
Le sucre à babioles ? 
Léa
Le pompon ébouriffé 
Ou le sucre sauteur ?
Léo Paul et Léa
L’âge des jours sans défense
Léo Paul et Léa
La musique en trompette
Les matins cajolés
L’étincelle de l’été
Léa Paul et Léo.

  

© Camille Pioz
     G. – 22 août 2012

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16 février 2012

Bébé là

Des pas-plus-grands-qu’elle
Et
Des dames
Là là là
Tant
Au plus profond du vertige
Bébé
Dérive
Au revoir Bébé à ce soir
Et les portes

Ont emprisonné le chemin du retour
Sous la robe de laine
Un petit cœur détale
Dentelles de limaille
Les fenêtres
D’ici
Trop vaines
Pour raconter la mouvance du jour
Papa Maman
A perdre haleine
Bébé
Tord son cœur en appel
Là là là
Comme une berceuse de Armas Järnefeld
C’est où
"Ce soir" ?

 

©  Camille Pioz 
     M. – 13 Novembre 2012

16 février 2012

Le Géant

Dans mon grenier se cache un géant
Ses bottes sont de cent vingt cinq lieues  exactement
Le soir
Le parquet craque au-dessus de ma tête
C’est qu’il est près de la lucarne
A contempler les lueurs de la lune
Il ne mange jamais les petits enfants
Quand il en voit
Sans qu’ils le voient
Il cherche dans leurs yeux ce que veut dire « enfant »
Il se nourrit du silence
Des maisons en dormance
La nuit  je crois il descend
Chercher sur mes paupières ce que veut dire « rêve »
Perché sur les toits
Il saisit au vol « Noroit» « luciole » et caetera
Ses  mots il les traduit dans toutes les langues
Il les connaît toutes
Au matin je trouve des petits papiers
Accrochés dans les herbes folles
Aux épines des arbres
Egarés sous les murets
Je sais alors quelle nuit il a passée
A deviser avec la lune
« hors du temps »
« asphyxie »
« guerres » « claques » « famines »
Il peut faire si froid dans les greniers des hommes.

 

©  Camille Pioz
      G. – 28 Août 2012

16 février 2012

Ménagerie

Quand je serai grande
Nous irons voir
L’âne serein
Ses yeux amicaux
Ont le noir des nuits champêtres
Loin des brouillons électriques
Nous irons voir aussi
Le mouton brun
Sa lourde pelisse
Sent la tourbe des Loch
Les soirs baignés d’embruns
Les roches chaotiques
Dit la petite
A la souris des quais de Seine
Que Maman a offerte.

 

© Camille Pioz
     G. – 23 septembre 2012

16 février 2012

L'Iconoclaste

Vous êtes un optimiste Monsieur
Quasi un imbécile heureux
C’est interdit
Par essence vous portez des forfaits
Qu’Œdipe en personne n’a pas osés
Le verdict tomba
Emportant mon sourire
Lavement hebdomadaire de votre Conscience
Et de votre Inconscience
Le Tragique vous donnera de la consistance.

Je consultai certain médecin
Neutre de la tête au divan
Le silence acéré
Le silence
Pour le meubler
Je m’inventai des péchés
Des fantasmes je veux dire
A vous déchirer l’espoir
J’en perdis le goût du ciel et du vent
Mes économies aussi s’effilochaient
J’amenuisais mes baisers
Les bouquets pour ma douce
Disparus mes rêves couleurs papillon
Où je me voyais voler parmi les asphodèles
Disparus.

Un soir
Que m’attendait accueillant et débonnaire
Mon chien lové dans le canapé
Prenant sa place  je le regardai
Et…

Depuis ce jour
Mon chien s’appelle Docteur Freud
J’aurais pu l’appeler  Lacan
Mais Freud ça fait plus savant
Quand il se gratte l’oreille c’est que la séance est finie.

 

 

© Camille Pioz
     G. – 31 août 2012

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16 février 2012

Décalage horaire

Ce matin le monde s’arrête
Au bout des branches du cerisier
Limbes figés opaques ouatés
Au bout des branches du cerisier.
Dans la maison simple  que garde le balancier
Se mêlent des fils de laine
Aussi ténus que filent les ruisselets
De fils en mailles les mailles s’écoulent
Les mailles s’en vont
Comme sources à la tombée du jour.

Dans les villes passent les manteaux de laine
Trop ténus
Pour se protéger de la torpeur du cerisier
Trop ténus
Pour se rappeler l’air des glaciers.

Sur les écrans seize pouces neuf dixièmes
S’enfièvrent les glaciers
De la station Hohenpeißenberg.
Ce matin le monde avance
Il entre dans  son ère caniculaire.

 

 ©  Camille Pioz
      G. – 26 septembre 2012

14 février 2012

Mascaret

 

Implants d’écrans dans la rétine
Casques gravés dans les tympans
Il surfe sur les couloirs des jours
Les tunnels hebdomadaires
OK
Il veut bien tout ce qu’on veut
OK
Dans son open space
Timing planning briefing
Mailing
Goutte à goutte  s’impriment
Petites gouttes font de grandes vagues
Vague à l’anima
L'onde sournoise s‘anime
Raz de bol
Mascaret dans sa cervelle
Tout déferle
Rien ne va plus
Mascaret dans ses neurones
Tout crapahute
Les fils qui grillent
Ecume tempête hoquet
Il se brise et broie
Du noir.

Burn Out.

Break Down.

 

                                       (C’est tellement plus cool dans la langue de Shake-expire.)

 

 

© Camille Pioz
    M. - 8 février 2013

14 février 2012

Nuisible

J’aime courir, le regard en alerte,
traverser les forêts escarpées, les plaines glacées.
J’aime sentir courir sur ma fourrure
la morsure de la Bora.
J’aime voir courir à mes côtés mes loupiots,
la truffe duveteuse, la démarche pataude.
J’aime courir et j’en tomberai.
Je tomberai dans cette neige, dans cette prairie.
Que je me terre dans la toundra ou la taïga
je tomberai, les pattes brisées, le crâne fracassé.
Je ne donne pas cher de ma peau qui rapporte gros
De l’Oural au Kamtchatka.
Canis Lupus dit Nuisible.
Nuisible je suis.
Car c’est moi à n’en pas douter,
moi qui violente le grand bipède glabre,
ensanglante sa tanière,
et, me gobergeant, la couvre de détritus .
Nuisible je suis, de l’alpha à l’oméga.
Car c’est moi à n’en pas douter,
moi qui, au nom de la haine, de la fatuité et de l’inconséquence,
irradie, atome mon amour,  Homo Technologicus,
sa femelle  et ses petits.

 

© Camille Pioz
    M. – 11 janvier 2013

14 février 2012

Economie de marché

Etre 
Ou avoir ?
Telle est la question
Se dit Shiva
Cloué sur son gros derrière
Tel un lotus en gestation.
Il connaît l’Autre Monde
Il a de quoi se rappeler
Il l’a vu défiler
Pas plus tard qu’hier
Brisant les murs du Walkeshwar
Au pas cadencé 
Pantalons coupés
Au ras des genoux blêmes
Rougis sous les feux de l’exotisme
Golf cricket
Et les huitièmes merveilles de l’Autre Monde
Pour tout legs.
Partager 
Ou piller?
Telle n’est pas la question
Dans l’Autre Monde
Qui fait toujours son marché.
Il est trop tard
C’est aujourd’hui le sacre
Dans l’enceinte du Walkeshwar
Le sacre du cellophane
Du papier aluminium
Tandoori sous vide et code barré
La Pensée Toukhoûre pour les Nullissimes
Trois exemplaires au prix d’un seul.
La fascination m’a vaincu
Se dit Shiva
Cloué par son arrière train
Tel un lotus en perdition.

                                              

© Camille Pioz
     M. – 9 décembre 2012

14 février 2012

Araignée du matin

Araignée du matin chagrin
Quitte la Toile
Viens me rejoindre en Alwaysgreen.
Dans les prairies souples et pentues
Les chats nichés sous la callune
Ecoutent pousser les pierres
Dorées de miel
Les vaches à la toison rousse
Au regard maquillé
Soufflent sur ta nuque le vent chaud des collines
Le soir venu
Les maisons rassemblent leur dos  moussu
En cercle autour des hommes
Au delà des toits
Les fumées s’enlacent et se murmurent les nouvelles.
Mais toi qui ne connais pas encore la langue
Ne t’avise pas de t’attarder
Aux brumes de Novembre
Quand les maisons se resserrent
Quand les fumées s’assombrissent
Quand les chats feulent de douleur
                             de ne plus pouvoir écouter pousser les pierres.

 

 © Camille Pioz
      G. – 28 Août 2012                                                                      

 

                                                                     

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