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Papier carbone

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Papier carbone
5 avril 2015

Lecteur impromptu qui passez avec les oies

Lecteur impromptu qui passez avec les oies sauvages j'ai grand plaisir à vous offrir textes en vers affranchis, une nouvelle tout en dentelle, une historiette... Je vous en souhaite bon voyage. Camille Pioz anecdotiques à quoi cela rime-t-il enfantines...
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5 avril 2015

Forget me not

Nuées vaporeuses
Mille têtes minuscules en vagues ondoyantes
Mille têtes qui s’élèvent suppliantes
Vers leur reflet d’azur.
Ne m’oublie pas !

Nuages bleutés frissonnant sous la brise
Légèreté d’un paysage millimétré
Moutonnant en rase frise
Murmurant énamouré
Je pense à toi !

Jeux de lumière
Ciel et sol tous deux entremêlés
Se regardant l’un l’autre  
Eperdus d’attente.

                                               

© Camille Pioz                                      120510
  

5 avril 2015

Le savais-tu?

Tu m’avais arrachée à ta peau
Tu m’avais arrachée à mes peaux
Les plus douces
Lambeau après lambeau
Pour le lointain
Pour des cages de verre
Pour le silence des maux
Hors de vos anses en paumes ouvertes
Je m’effondrai
Le savais-tu?
Sans vos miroirs je m’enfouissai
A chaque retour
Tu ne m’as pas retrouvée
Le savais-tu?
Je guettais à pas friables
Confettis en poche
Camouflée
Derrière des offrandes de sagesse
La transparence d’une petite ballerine
Perdue dans un autre miroir
Pour toujours agrippée à ton reflet
De peur que pour toujours
Tu ne disparaisses.

 

© Camille Pioz       121023
  

5 avril 2015

Un air de fête

Les martinets entre les toits entre les arbres
Lancent leurs cris stridents
Au loin les champs rougeoient comme feux de la Saint Jean
Tâches de sang au corsage de l’infidèle
Tâches mouvantes sous l’ombrelle impressionniste
Carrés de soie lissés par le vent
J’ai voulu vous prendre à pleine brassée
Mais vous n’êtes pas fleurs apprêtées
A vous laisser mettre en cage
Et je n’ai plus en mains
Qu’un amas déchirant de pétales chiffonnés.

Les martinets lancent des cris stridents.

                                                         

                                                                                 

© Camille Pioz                              120522

5 avril 2015

Lignes de vie

Je tiens ta main dans les miennes
Le store strie la pièce
Ligne sombre
Ligne claire
Ligne sombre
J’effleure ta peau
Les veines
De ta main
Coulées vertes
Coulées bleues
Racines vertes et bleues
Sinueuses
Nouées
Diaphane
Ta peau comme une soie froissée
Repliée
Tachetée
Un avion dans les airs va sa chanson grave
Et mélancolique
Sur chaque tache un baiser
Dans chaque tache une histoire
Je tiens ta main dans les miennes.

                                                                            

©  Camille Pioz - à M.P.                               120915
 

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5 avril 2015

Inaltérable

Tu peux tout changer.
La couleur de tes volets
Les chiffres au-dessus de ta porte
Le nom sur la boîte aux lettres
Cela ne suffira pas.
Tu peux tout emporter.
Les couplets de notre histoire
Les photos dans leurs vitrines
Et nos murmures sous cellophane
Pour t’envoler trois rues plus loin
Cela ne suffira pas.
Tu peux toujours si cela t’amuse
Partir pour les  îles inexplorées
Voir l’eau tomber à contresens
Faire l’acrobate la tête en bas
Cela ne suffira pas
A t’éloigner de moi.
Tu peux aussi si cela te chante
Te prendre pour l’un de ces bateaux
Ballottés par les horizons facétieux
Et qui ne retrouvent pas le nord.
Je n’ai pas besoin de faire un pas
Ni de bouger le petit doigt
Pour que tu sois avec moi.
Où que tu sois.
J’ai ton sourire
Au détour de mes chemins.
J’ai ton sourire
Pour chaque ombre de la nuit.
Sais-tu que la musique que je fredonne
C’est la chanson de ta voix ?
Que tous les pores de ma peau
Ont le souvenir de ton corps ?
Et tu peux même si tout se gâte
Te murer au plus profond de l’enfer.
Cette éternité n’a pas d’importance.
Je saurai bien t’y retrouver.

 

© Camille Pioz                                      120610
     

 

                                                               

5 avril 2015

Toi et moi

Tu me regardes sans me voir
Tu souris
Un sourire qui n’ose
Une frange haut perchée
Agrandit tes yeux sombres
Tu portes ce pull à damiers
Que je t’ai  déjà vu
Il te va bien.
C’est étrange
Tu sais tout de moi
Où j’ai été ce que j’ai fait
Mes déceptions mes espoirs
Mais moi que sais-je de toi ?
Je connais ton nom
Je devine ton âge
Mais que sais-je en vérité
De tes pensées de tes émois
De ton histoire
Quelques bribes
Tout au plus.
J’aimerais que tu me racontes
Tant d’incertitudes sont restées !

Tu regardes l’objectif
Un regard qui n’ose
Tu dois avoir cinq ans
Tu sais tout de moi
Mais moi
Que sais-je de toi
De toi qui es moi ?

 

© Camille Pioz                     121013
   

5 avril 2015

Retard de courrier

A l’heure blanche des songes
La voici attablée
Dans un salon de thé
Ou dans un café provincial
Elle est seule
Ou accompagnée
D’inconnus
Ou de familiers
La serveuse silencieuse
Vient poser devant elle un paquet
Sous l’enveloppe de carton
Une coquille nacrée
Ecrin vert
Tapageur et biscornu
Pour un papier simple
En quatre plis refermé
« Viens. Je retarderai mon départ »
L’écriture est de sa mère.

Après toutes ces années.

Présent rassemblé
Par-delà l’abîme.

 

© Camille Pioz                       120621
 

5 avril 2015

Un matin

 

 

Au givre de rosée
les fils entrelacés
arachnéens
leur mufle mouillé brun y déposent
les vaches
buée.

 

© Camille Pioz                                 140607  

5 avril 2015

Optimal

Lever de soleil jaune paille
Bleu clair pour ciel dégagé
Légers friselis sur mer calme à peu agitée
Températures stables et agréables
Zest de zéphire
Deux trois goélands en lévitation
Valse viennoise en fond sonore
Conditions favorables
Décor campé.

Un jour nouveau est arrivé.
Il s’appelle Demain.

Demain

Demain le barbier rase gratis.
Le coq chante mezzo voce
Il est lâché
Mais pas la peine de rentrer les poules
C’est sans danger.
Demain les chats font des chiens
Et réciproquement
Ils font comme bon leur semble.

Demain qui veut la paix chante une romance.
Demain qui aime bien ne châtie pas
N’arrache pas la poutre de l’œil de son voisin
Pour une histoire de dent
Ne le soumet pas à la question
Ne l’écartèle pas
Ne le démembre pas
Ne  le dépèce pas
Avant de l’enfouir sous les crocus de son jardin.

Ah quel beau jour Demain !
Sinon à quoi bon
A quoi bon se lever
Se lever de si bon matin
Si ce n’est pas comme ça Demain ?

 

© Camille Pioz                              120613
  

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