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Papier carbone

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Papier carbone
14 février 2012

Mascaret

 

Implants d’écrans dans la rétine
Casques gravés dans les tympans
Il surfe sur les couloirs des jours
Les tunnels hebdomadaires
OK
Il veut bien tout ce qu’on veut
OK
Dans son open space
Timing planning briefing
Mailing
Goutte à goutte  s’impriment
Petites gouttes font de grandes vagues
Vague à l’anima
L'onde sournoise s‘anime
Raz de bol
Mascaret dans sa cervelle
Tout déferle
Rien ne va plus
Mascaret dans ses neurones
Tout crapahute
Les fils qui grillent
Ecume tempête hoquet
Il se brise et broie
Du noir.

Burn Out.

Break Down.

 

                                       (C’est tellement plus cool dans la langue de Shake-expire.)

 

 

© Camille Pioz
    M. - 8 février 2013

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14 février 2012

Nuisible

J’aime courir, le regard en alerte,
traverser les forêts escarpées, les plaines glacées.
J’aime sentir courir sur ma fourrure
la morsure de la Bora.
J’aime voir courir à mes côtés mes loupiots,
la truffe duveteuse, la démarche pataude.
J’aime courir et j’en tomberai.
Je tomberai dans cette neige, dans cette prairie.
Que je me terre dans la toundra ou la taïga
je tomberai, les pattes brisées, le crâne fracassé.
Je ne donne pas cher de ma peau qui rapporte gros
De l’Oural au Kamtchatka.
Canis Lupus dit Nuisible.
Nuisible je suis.
Car c’est moi à n’en pas douter,
moi qui violente le grand bipède glabre,
ensanglante sa tanière,
et, me gobergeant, la couvre de détritus .
Nuisible je suis, de l’alpha à l’oméga.
Car c’est moi à n’en pas douter,
moi qui, au nom de la haine, de la fatuité et de l’inconséquence,
irradie, atome mon amour,  Homo Technologicus,
sa femelle  et ses petits.

 

© Camille Pioz
    M. – 11 janvier 2013

14 février 2012

Economie de marché

Etre 
Ou avoir ?
Telle est la question
Se dit Shiva
Cloué sur son gros derrière
Tel un lotus en gestation.
Il connaît l’Autre Monde
Il a de quoi se rappeler
Il l’a vu défiler
Pas plus tard qu’hier
Brisant les murs du Walkeshwar
Au pas cadencé 
Pantalons coupés
Au ras des genoux blêmes
Rougis sous les feux de l’exotisme
Golf cricket
Et les huitièmes merveilles de l’Autre Monde
Pour tout legs.
Partager 
Ou piller?
Telle n’est pas la question
Dans l’Autre Monde
Qui fait toujours son marché.
Il est trop tard
C’est aujourd’hui le sacre
Dans l’enceinte du Walkeshwar
Le sacre du cellophane
Du papier aluminium
Tandoori sous vide et code barré
La Pensée Toukhoûre pour les Nullissimes
Trois exemplaires au prix d’un seul.
La fascination m’a vaincu
Se dit Shiva
Cloué par son arrière train
Tel un lotus en perdition.

                                              

© Camille Pioz
     M. – 9 décembre 2012

14 février 2012

Araignée du matin

Araignée du matin chagrin
Quitte la Toile
Viens me rejoindre en Alwaysgreen.
Dans les prairies souples et pentues
Les chats nichés sous la callune
Ecoutent pousser les pierres
Dorées de miel
Les vaches à la toison rousse
Au regard maquillé
Soufflent sur ta nuque le vent chaud des collines
Le soir venu
Les maisons rassemblent leur dos  moussu
En cercle autour des hommes
Au delà des toits
Les fumées s’enlacent et se murmurent les nouvelles.
Mais toi qui ne connais pas encore la langue
Ne t’avise pas de t’attarder
Aux brumes de Novembre
Quand les maisons se resserrent
Quand les fumées s’assombrissent
Quand les chats feulent de douleur
                             de ne plus pouvoir écouter pousser les pierres.

 

 © Camille Pioz
      G. – 28 Août 2012                                                                      

 

                                                                     

13 février 2012

Une rencontre

Chat dort sur son coussin
Le petit  s’avance à pas secrets.
Il penche sur Chat sa blondeur novice
Et le détaille
Deux yeux captivés.
D’ un index  hésitant  il questionne Chat
Une main ponctuée de fossettes appelle  Chat
Cinq doigts impatients débordants d’un tendre espoir  se tendent vers Chat.
Mais Chat mauvais coucheur lance une patte inamicale.
Le petit rétracte sa main meurtrie
Tous les doigts apeurés derrière son dos
Il cherche du regard
Deux yeux  embués.

 

© Camille Pioz
     M. – 17 juin 2012

 

                                                          

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13 février 2012

Unicité

Un
Un verre
Un bol
Un creux dans un lit
Un bracelet d’eau qui glace la cheville
Au cœur le vrille
Un tunnel à perte d’yeux
Un  silence creux
Un antre
S’y panser
Le nombril sur le nez
Un seul
Un seul nez

Une
Une assiette
Une tasse
Une place dans un lit
Une place  à la foire
Une suite de lignes brinquebalantes
Une zizique à toute berzingue
S’y oublier
La tête le cul par dessus
Une seule
Une seule tête

Une pente au  bord d’un toit
Un corps en oblique
Plusieurs tout en bas
Ouvrir les bras deux
Faire l’alizé
Un
Un alizé.

 

© Camille Pioz
    M. -  14 mars 2012

13 février 2012

La neige dans le jardin

La neige dans le jardin
A pris l’empreinte des passereaux des mésanges
Du gros chat roux au poitrail blanc 
Sans trouver tes pas amples et profonds

Dans la grande armoire désertée
Les cintres en ordre dispersé ferraillent
Nus et désoeuvrés 

Dans les miroirs un seul visage

La maison résonne de monologues inaudibles
La chienne penche la tête dresse l’oreille
« Que dit-elle ? »
Sur le toit la tourterelle suspend sa plainte
« Que dit-elle ? »

Je dis les songes faits de souvenirs et d’avenirs
La source au matin
Les corps sous l’ombre des grands arbres
Les bras qui rapprochent
Les bras qui enlacent
Les mains qui frôlent qui caressent et se perdent
Les souffles confondus.

                                                                                            

 © Camille Pioz
      M. - 13 Février 2012

12 février 2012

Le Colosse

Ces pivoines à grosse tête ne te font pas sourire, ma jolie
Le parfum de miel du seringat ne t’enivre donc pas.
Je regarde ces flancs monstrueux qui nous masquent le ciel.
Vois, ma douce, ce petit lézard se faufiler entre les interstices
Les rayons du soleil couchant font palpiter son ventre blanc.
Je regarde les écailles pétrifiées du dragon immobile.
La nuit est venue, ma belle,
Ecoute le chant épuré de l’oiseau solitaire
Il appelle sa compagne.
J’entends monter les plaintes des corps sacrifiés
Dragon des Dix Mille Li
Le dragon mangeurs d’hommes
Déroule au dessus de nos têtes ses anneaux ondoyants
Ses excroissances crénelées
Ses tourelles aux toits recourbés
D’orgueilleuses légendes
Admiratives de sa démesure
Le  disent visible depuis la lune
Parangon de la terreur
Rempart de l’homme contre lui même.

 

©  Camille Pioz
    M. – 6 juin 2012

12 février 2012

Clair de lune

Apesanteur
Cimes mêlées
L’air est un fluide je nage
Sentiers de plénitude
Voyageurs du large
Silhouettes à l’encontre du familier
Se perdent
Réapparaissent
Toits indistincts
Clairs et blancs
Et tous ces rires d’enfants 
S’égaillant  au bercail
Leur amour d’eau-vive par les chemins de traverse
Cimes mêlées
Jeux à l’orée des mirages
Apesanteur.  

 

© Camille Pioz
    M. – 7 novembre 2012

 

11 février 2012

Passés le chêne et l'érable

Juste après le premier tournant du chemin
Passés le chêne et l’érable
Elle était là
Elle m’attendait
Prête à me dévorer
Sa force sauvage défiant toute résistance
Ainsi c’en était donc fini
Qu’avais-je fait moi de tout ce temps
Qu’avais-je fait de la vie qui m’avait été donnée
Qu’avais-je fait pour les vies que j’avais portées
Pour le monde qui me portait
Elle s’avança
Et mes amours mes tendres
Je vais les abandonner
Lui criai-je
Elle me regardait narquoise
Comment partir sans trahir
Elle continua vers le couchant
Je reviendrai
Disait son pas tranquille.

Depuis cette rencontre
Passés le chêne et l’érable
Je ne l’oublie plus.

 

© Camille Pioz
     M. – 17 septembre 2012

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