17 mars 2013
Les bâtisses
Les bâtisses sont des corps émouvants
Regarde celle-ci
Flanquée de ses sœurs siamoises
Qui confisque l’horizon
La face pelée par plaques
Barbouillée d’affutiaux mal fagotés
Les pieds barrés d’embarcadères en simili
Elle s’évade
Toutes ouïes tendues vers un nostalgique là-bas
Ou celle-là
Corps obturé
Interdit de vie
Interdit d’avenir
L’histoire et le regard bâillonnés
Qui suffoque
Derrière ses rideaux de parpaings
Cette autre encore
Cri décapité à l’impasse d’un sentier
Livrée sans recours aux médisances du temps
La griffe des ramures le ciel et ses outrages
Les bâtisses sont des corps vibrants
Et toi tu rêves l’humble logis
Comme serment de partage.
© Camille Pioz
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