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Papier carbone

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Papier carbone
30 mai 2014

Recette

Tranchez dans le vif les tags et leurs buildings
les palissades
la limaille
concassez-les broyez-les
faites-les réduire
Désossez les cris de vos voisins
et ceux de leur chien
ne vous laissez pas attendrir
moulinez-les avec leurs klaxons leurs boumboums leurs vroumvroums
Incorporez à la sauce
jetez le tout dans les égouts
Saisissez une pesée de nuages gris
épluchez-les soigneusement pour en retirer l’amertume
fouettez-les jusqu’à les rendre mousseux et légers
Ajoutez quelques touches de fines herbes
quatre à cinq passereaux peinards
Parsemez-en l’horizon retrouvé
A faire frémir.

 

© Camille Pioz                              140530

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23 mai 2014

De ciels en ciels

 

Tu ferres tu plombes
tu mastiques du toc
elle se rouge s’orange se violine      
tu marronnes des carbones
tu verts d’âtres
elle beige et bis
tu terres de Sienne
te grises de particules
t’ardoises de grèges te désagrèges
elle zèbre d’azure
elle turquoise
pastelle une bluette
tu moires
tu noires de cafard
tu ciels d’orage
elle s’écrue  s’ivoire
s’invisible
s’inconsistance
transparence.

© Camille Pioz                             140523                         

10 février 2014

Trois boutons ...

Trois boutons de roses
Posent 
Sur le jardin en attente
Leurs brins de vivacité 
Tout exaltés d’être encore
Bravent la saison
Hors saison
Bon
Mais cela ne fait pas les affaires
Des ours polaires.

 

© Camille Pioz                                             140210

27 juin 2013

Chante encore ...

 

Chante encore
Et je t’écouterai
Les yeux grands fermés
Sur mon océan
Chante ton envol en prairial
Sur l’autre rive
Les enfants renoncent
Sans qu’on n’y trouve rien d’étrange
Et les femmes n’ont pas d’importance
Chante juste
Au-dessus de ma planche de salut
Que je garde férocement
Chante je t’écoute
Et j’oublie
Ma part de responsabilité.

 

© Camille Pioz                                                             130601

23 mai 2013

Visiteurs ...

 

Visiteurs par hasard
Parmi les hôtes d’une capsule éphémère
Nous pédalons frénétiques pour ces destinations
Pérennité
Postérité
Voire Immortalité
Impensées par notre obsolescence programmée
Oublieux du  moment.

 

© Camille Pioz                                                                            130501

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16 mai 2013

Clin d'oeil

Il n’y a pas de samedi sans soleil
Comme disait ma grand-mère
Prête à rire pour des riens
Quand bien même deux guerres
Et m’a ainsi offert
Trois mille soixante dix-huit
Virgule quarante six mille neuf cent quatre vingt seize jours
De beau temps
Sans compter les suivants.

 

© Camille Pioz                                                                    130411

17 mars 2013

Les bâtisses

 

 

Les bâtisses sont des corps émouvants
Regarde celle-ci
Flanquée de ses sœurs siamoises
Qui confisque l’horizon
La face pelée par plaques
Barbouillée d’affutiaux mal fagotés
Les pieds barrés d’embarcadères en simili
Elle s’évade
Toutes ouïes tendues vers un nostalgique là-bas
Ou celle-là
Corps obturé
Interdit  de vie
Interdit d’avenir
L’histoire et le regard bâillonnés
Qui suffoque
Derrière ses rideaux de parpaings
Cette autre encore
Cri décapité  à l’impasse d’un sentier
Livrée sans recours aux médisances du temps
La griffe des ramures le ciel et ses outrages
Les bâtisses sont des corps vibrants
Et toi tu rêves l’humble logis
Comme  serment de partage.  

                 

© Camille Pioz

21 février 2013

Au sommet du Machu Picchu

 

J’irai soigner les hirondelles
Au sommet du Machu Picchu !
Devenue dame
Quand  j'aurai des sous
Expliquait-elle
J’irai peindre des hirondelles
Au sommet du Machu Picchu
Ses cent sous en épargne
Quand  j'aurai le temps
Assurait-elle
J’irai saluer les hirondelles
Au sommet du Machu Picchu
Le temps lui donna du temps
Le temps qui reste.
C’est son corps qui ne veut plus.


S’écoule le Machu Picchu
Dans le creux de ses mains.

 

 

 ©  Camille Pioz
 

31 janvier 2013

Si je n'étais ...

 

Si je n’étais duvet sur l’écorce de l’océan
Si je n’étais écaille de satin pour les bris de granit
Si je n’étais gouttelette du fruit trop tôt éparpillé
Si je n’étais coupure qui palpite
Si je n’étais souffle
Voix qui se diffracte
Regard qui étreint
Il n’y aurait que cendre d’émois
A jamais
Enclose en moi.

 

 

© Camille Pioz
      

26 novembre 2012

Harmonie

Souffle le Khamsin
Pousse les dunes
Les souligne
Iles minérales
Irradiant le désert
Le cri de l’Homme qui espère
Un jour si loin
Le désir de clamer chevillé au corps
La vie liberté
Trois messagers
Et la brûlure du sang qui percute
Trois messagers trois messagères
Chevillées aux cordes
Et la vie qui bat se  débat
Sonne résonne
Symphonie des voiles pansues
Incarnées sous l’élan du Khamsin
Vibre le Khamsin
Gonfle les dunes
Les redessine
Iles végétales
Emancipées du désert
Le chant de l’Homme qui bâtit
Le voyage
L’harmonie
Hors de toute frontière.

 

                                                         

©  Camille Pioz  
      G./M. -  26 novembre 2012

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